La petite sirène – Benjamin Lacombe et Hans-Christian Andersen

Dans les profondeurs marines vivent le roi de la Mer et ses six filles sirènes. Le jour de ses quinze ans, la benjamine est autorisée, comme le veut la tradition, à monter à la surface de l’eau pour observer de plus près le monde des humains. Fascinée, elle tombe immédiatement amoureuse d’un prince. Pour le séduire, elle accepte de renoncer à sa queue de sirène et de perdre l’usage de sa voix… Cette édition exceptionnelle propose une nouvelle lecture du conte le plus connu d’Andersen et présente des lettres issues de sa correspondance, dont certaines jamais traduites en français. Benjamin Lacombe pose sur La Petite Sirène un regard personnel d’une modernité et d’une sensibilité bouleversantes.


J’ai tellement de choses à dire sur ce livre, ce roman illustré, que je vais essayer de ne pas m’embrouiller en voulant tout vous mettre par écrit.

Tous le monde connait le mythe de la petite sirène. Mais la plupart des gens connaissent l’histoire véhiculé par Disney et ces films. Mais connaissez vous la véritable histoire ? Celle raconté par Hans-Christian Andersen ? Peut-être que oui ou peut-être que non. Laissez moi vous la conter et vous verrez.

Nous connaissons tous l’histoire de Disney : Ariel, la petite sirène épouse son prince et vit ensuite heureuse sur Terre. Mais à l’origine l’histoire n’a pas de happy end et la princesse des mers n’a pas un destin des plus heureux.

Oui, une sirène tombe éperdument amoureuse d’un prince terrien. Elle va voir la sorcière des mers et passe un pacte avec elle : des jambes contre sa voix. Jusque là, tout va bien c’est identique. La jeune fille se retrouve donc sur terre, muette souffrant le martyr. Parce que oui, elle a des jambes mais à chaque fois qu’elle pose le pied au sol c’est comme si elle avait les pieds transpercés par des lames affutées. Oui chaque pas la fait souffrir et elle ne doit pas le montrer.

Elle arrive à se rapprocher de son prince, elle en devient même très proche, une confidente mais voilà, il en aime une autre et il va l’épouser. Et oui, le Prince va se marier avec une autre femme. Notre sirène est désemparée car elle joue sa vie sur ce coup-là. Alors ces sœurs passent également un pacte avec la sorcière : la jeune cadette sirène pourra redevenir une sirène et revenir vivre dans l’océan si elle poignarde le prince le soir de ces noces.

La petite sirène va tenter de tuer son prince qui dort paisiblement auprès de sa nouvelle épouse mais elle ne peut s’y résoudre car elle l’aime. Elle préfère mourir que de lui ôter la vie. Alors elle laisse tomber le poignarde et se transforme en écume de mers.

Voilà, vous connaissez dans les grandes lignes la véritable histoire. Pas vraiment un conte de fée à la Disney. Ça parle quand même d’amour, de meurtres, de jalousie et de suicide. Bon, pas franchement gaie. Maintenant je vais vous raconter un peu la vie de l’auteur : Hans-Christian Andersen.

Andersen est un jeune homme torturé par ces amours. Il est épris d’une personne qu’il ne pourra jamais avoir à cause de l’époque. Hans-Christian Andersen est amoureux d’un homme et c’est très mal vu à l’époque. Cela ne doit pas se voir à défaut de se savoir. C’est dans cet état d’esprit qu’il se met à rédiger son conte La Petite Sirène. Et oui, vous le voyez un peu venir ? La petite sirène qui voit son amour impossible c’est une projection de l’auteur lui-même.

Il s’est identifié à cette jeune fille qui aime une personne hors de sa portée, qui est amoureuse mais ne peut pas clamer haut et fort son amour (elle est muette). Qui souffre chaque fois qu’elle se trouve à ses côtés (les lames de couteaux sous ses pieds), et qui préfère s’effacer plutôt que de nuire à l’être qu’elle aime.

Et ensuite il y a le travail de Benjamin Lacombe qui vient magnifier cette histoire. Dès la couverture on remarque la symbolique. Oui c’est voulu, la forme du corail est là pour rappeler la féminisation d’un personnage qui à l’origine n’a pas de sexe mais que nous voyons dans notre imaginaire collectif avec des attributs féminins.

Et il y a ces couleurs : le bleu profond de l’océan et le rose vif, fluo même. La couleur que l’on donne aux garçons opposée à celle donnée aux filles. Mais ce choix de couleur est-il le bon ? Personnellement je le trouve réducteur mais l’histoire a été écrite en 1835, rappelons le. Et ce mélange subtil de couleur vient se fondre durant la lecture pour au final s’inverser et se mélanger. C’est superbement illustré. On peut également remarquer que la petite sirène dessinée ici par Benjamin Lacombe n’a pas les cheveux longs. Sa coupe de cheveux n’est pas anodine. Je vous invite à comparer cette sirène avec une photo de Andersen, et vous vous rendrez compte que l’illustrateur a voulu donner à sa sirène les traits de son créateur.

À la fin de cet ouvrage magnifique, il y a des lettres. Il s’agit d’une partie de la correspondance (traduite) entre Andersen et l’homme dont il était épris. Cela vient donner encore plus de sens à l’histoire et permet de connaître encore mieux l’auteur dont on connait le nom mais dont on connait si peu la vie et la signification profonde de ces œuvres (un jour je vous parlerais de La Reine des Neiges).

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3 commentaires sur “La petite sirène – Benjamin Lacombe et Hans-Christian Andersen

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  1. Depuis que j’ai vu les illustrations lors d’une expo de Benjamin Lacombe, j’ai bien envie de découvrir ce roman illustré.

    1. J’ai fait sa dernière expo à Hardelot et j’ai adoré replonger dans ces œuvres même si je les connaissais déjà.
      Mais la mise en scène de l’expo et la joie de voir en vrai les illustrations c’était magique.

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